Le Stade Saint-Germain est un club omnisports fondé en 1904 à Saint-Germain-en-Laye. Parmi ses sections les plus actives, citons le football qui commença ses activités dès 1904.
En 1970, la section football du Stade Saint-Germain fusionne avec le Paris Football Club pour donner naissance au Paris Saint-Germain Football Club.
1969-1970 - A LA RECHERCHE D'UN GRAND CLUB DE FOOTBALL A PARIS
À la fin des années 1960, à la suite de l'abandon du statut professionnel par le Racing Club de France faute de finances suffisantes, le Red Star Football Club est le dernier club francilien à évoluer en Division 1. Toutefois, le club étant basé depuis 1909 à Saint-Ouen, il ne représente pas directement la ville de Paris, rare capitale européenne à n'avoir aucun club dans l'élite footballistique de son pays.
La Fédération française de football s'engage en janvier 1969 dans un projet de création d'un nouveau grand club à Paris et met en place une commission d'étude. Le groupe de travail se réunit autour de trois amis : Fernand Sastre, Henri Patrelle, président du Stade sangermanois et Guy Crescent, PDG de Calberson. En février 1969, la FFF lance une grande consultation en distribuant dans la presse et à l'entrée des principaux stades de la région parisienne des bulletins titrés « OUI pour un grand club de football à Paris » qu'elle invite à compléter d'une idée de nom pour le club puis à les lui renvoyer. Au total, plus de 60 000 réponses sont reçues, et c'est le nom « Football-Club de Paris » (ou « Paris Football-Club ») qui émerge de la consultation, devant « Racing-Club de Paris ».
Le Paris Football Club connaît sa première assemblée générale le 5 juillet 1969. Cependant, toujours à l'état de « club virtuel », il n'a ni équipe, ni stade, durant toute la saison 1969-1970. Il a tout de même deux présidents, Guy Crescent et Pierre-Étienne Guyot, ancien vice-président du Racing Club de France, qui visitent plusieurs grands clubs européens afin de trouver la meilleure structure possible pour le nouveau club. Le modèle retenu est celui de la souscription, à la suite d'un voyage de Crescent à Madrid, s'inspirant ainsi du Real Madrid CF et ses 100 000 socios. En février 1970, à la suite d'un appel de Pierre Bellemare à la radio Europe 1, relayé notamment par des personnalités comme Enrico Macias, Annie Cordy ou Sacha Distel, 17 400 personnes s'engagent comme futurs « sociétaires » du club.
Afin d'intégrer directement l'élite du football français, l'Union athlétique Sedan-Torcy est approchée pour fusionner. Cependant, le club qui avait déjà tenté puis abandonné une fusion, avec le Racing au sein du « RC Paris-Sedan », rejette la proposition. La FFF qui a engagé sa crédibilité dans cette relance du football de haut niveau à Paris après les dépôts de bilan du RC Paris, du Stade français et du CA Paris, envisage mal un échec. De plus, malgré le refus de l'UA Sedan-Torcy, un faible nombre de 300 sociétaires demande son remboursement face au risque grandissant de non-concrétisation du projet, ce qui fait garder espoir aux dirigeants du club, Crescent déclarant par la suite : « Le PSG est un acte de foi ». Après le refus de la Ligue d'accepter le club directement en D1, les dirigeants se penchent finalement sur les clubs du niveau inférieur, où le Stade Saint-Germain du président Henri Patrelle s'apprête à obtenir sa qualification pour le nouveau championnat National. Après une réunion extraordinaire, le projet de fusionner avec le Stade-Germain s'impose. En mai 1970, soit plus d'un an après le lancement du projet, le club est intégré en CN, avec une section professionnelle, profitant du règlement du Championnat National, autorisant l'emploi de six joueurs professionnels ; le PSG en compte cinq : Jean Djorkaeff, Roland Mitoraj, Jean-Claude Bras, Jean-Pierre Destrumelle et Jacques Rémond. Tous les autres joueurs étaient d'authentiques amateurs. La fusion se concrétise en juin. Pierre-Étienne Guyot en devient le président. La direction du nouvel ensemble est confiée aux deux vice-présidents : Guy Crescent et Henri Patrelle. Ce dernier est nommé président de la Commission sportive qui gère le football, ce qui lui permet de garder la main sur l'aspect sportif, tandis que Crescent s'occupe de questions d'intendance.
1972 - LE GROS IMBROGLIO ET LA SEPARATION PARIS FC-PARIS SG
Le 20 juin 1972, est une date qui a marqué l’histoire du PSG, avec la séparation officielle avec son cousin siamois, le PFC.
L’épilogue d’une guerre entre pro-Parisiens et pro-Sangermanois, et le début d’une nouvelle ère pour le PSG, qui va rapidement retrouver l’élite (en 1974) et devenir l’un des plus grands clubs français.
Pour le Paris FC, qui se rêve alors un avenir international, la descente aux enfers débutera aussi en 1974, avec une relégation en seconde division, avant de perdre le statut professionnel en 1983.
Comment et pourquoi une telle séparation entre les deux clubs ? Retour, par ordre chronologique, sur un divorce devenu inévitable…
En 1971, un an avant la scission, c’est un courrier qui va mettre le feu aux poudres et mettre à mal le tout jeune PSG.
Le 5 juillet 1971, la ville de Paris avait proposé une aide financière sous forme de subvention au nouveau club de la Capitale, mais en demandant une modification de nom et un retour à l’appellation « Paris Football-Club ». Malgré cette singulière exigence, la directionsu PSG envisagent sereinement la suite de la saison.
Le 21 septembre, les dirigeants du PSG vont connaître une incroyable désillusion : la ville de Paris accepte d’accorder une subvention annuelle de 850.000 francs (129.000 euros) pour trois ans mais exige le changement de nom. Deux représentants de la municipalité parisienne font leur entrée dans le conseil d’administration du club, pour essayer de trouver une solution à cette épineux problème…
Le 17 décembre 1971, la crise éclate officiellement entre Parisiens et Sangermanois. Guy Crescent, déçu par les différents problèmes internes, abandonne la présidence à Henri Patrelle.
Le Conseil de Paris, malgré un appel à la raison des dirigeants du PSG, reste inflexible : pas de changement de nom, pas de subvention !
Le 15 février 1972, les joueurs parisiens visitent le Parc des Princes malgré les incertitudes sur l’avenir du club.
Une semaine plus tard, à l’initiative de Monsieur Tibéri, le Maire de Saint-Germain Monsieur Chastang rencontre les élus de la capitale. Ces derniers proposent un délai de trois ans avant le changement de nom et le retour à la dénomination « Paris Football-Club ».
Le 6 mars, Monsieur Chastang refuse officiellement la proposition de Paris. La crise est ouverte entre les partisans du statu-quo et certains membres de l’Association PFC, qui souhaite à tout prix un grand club à Paris.
Le 12 avril, la ville de Paris confirme sa décision irrévocable : pas de changement de nom, pas de subvention ! Le Président Patrelle, par soucis d’apaisement, pourrait accepter la modification du nom dans un délai restant à déterminer (trois ou quatre ans).
Le 16 mai, les différents protagonistes du club se sont donnés rendez-vous à l’hôtel Méridien à Paris pour assister à l’assemblée générale ordinaire du club. Après plusieurs heures de discussions, chaque camp campe sur ses positions. Les associés sont alors consultés : « Acceptez vous la subvention pour 1971 et 1972 en provenance de la ville de Paris, avec les conditions qui l’assortissent ? » Un premier vote donne un léger avantage aux partisans du « Oui ».
A cet instant précis, le PSG n’existe plus. Quelques minutes plus tard, ce premier résultat est annulé, le décompte des voix est inexact. Un nouveau vote donne le résultat suivant : 1191 inscrits, 939 votes exprimés. 623 associés acceptent les conditions de la ville de Paris, 316 restent fidèles à Saint-Germain. Pour modifier les statuts du club, une majorité des 2/3 est requise. Il manque donc trois voix et dans ces conditions, la proposition est rejetée. Les deux camps se quittent sur ce nouveau constat d’échec, la scission est désormais inévitable.
Les dirigeants fidèles au PSG, avec à leur tête Henri Patrelle, espèrent un repreneur privé, les établissements Leclerc sont intéressés mais les négociations échouent rapidement. Il faut se rendre à l’évidence : un grand nombre d’associés de la première heure va quitter le club et fusionner avec le C.A Montreuil, prêt à accepter les conditions de la ville de Paris.
Le 23 mai, la scission est officialisée après un conseil d’administration du club. Le PSG, abandonné par la ville de Paris, accepte un dédommagement financier mais abandonne le statut professionnel et se retrouve en troisième division.
Le 20 juin, par procès verbal, le PFC et le PSG se séparent après seulement deux années d’existence. Le PSG va toucher 400.000 francs sur deux saisons et abandonne sa section professionnelle.
Le Paris Football Club, qui s’étaient allié avec le Stade Sangermanois en 1970, reprend donc son autonomie et poursuit sa route en D1, avec les échecs que l’on connait….
Le PSG, de son côté, bénéficie d’une dérogation de la FFF et se retrouve avec le statut amateur en troisième division (National) avant l’arrivée de Daniel Hechter.
Mais c’est une autre histoire…
|